Le gouvernement israélien accepte la proposition du président américain pour un cessez-le-feu avec l’Iran.

Israël a annoncé mardi avoir accepté un cessez-le-feu avec l’Iran, comme l’a révélé le président américain Donald Trump, mais a promis de “réagir avec force” à toute violation de la trêve, tandis qu’aucun commentaire n’est encore parvenu de la part iranienne, suite à de nouveaux frappes meurtrières de part et d’autre.
Mardi, Israël a annoncé son approbation de la proposition du président américain Donald Trump pour un cessez-le-feu avec l’Iran après 12 jours de guerre entre les deux ennemis jurés.
Le gouvernement israélien a déclaré dans un communiqué que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait tenu la veille (lundi) une réunion du cabinet pour informer ses membres qu’Israël avait atteint tous ses objectifs dans l’opération “Lion en marche”, et les avait même dépassés.
Selon le communiqué, l’État hébreu a éliminé dans sa guerre contre l’Iran la “double menace existentielle” posée par le programme nucléaire et les missiles balistiques iraniens.
Le communiqué a confirmé l’accord d’Israël sur la proposition du président américain en matière de cessez-le-feu, mais a averti qu’elle “réagirait avec force” à toute infraction à cet accord.
Le président américain a déclaré qu’Iran et Israël, qui avaient engagé un affrontement militaire le 13 juin, avaient accepté un cessez-le-feu qui devrait aboutir à la “fin officielle” de la guerre.
Dans un message posté sur sa plateforme Truth Social, il a écrit qu’il “y avait un accord total avec Israël et l’Iran pour un cessez-le-feu complet et total”.
Il a précisé que cela débuterait progressivement vers 4 heures du matin, heure de Greenwich, et durerait 24 heures, en deux phases.
Selon cet accord, la République islamique arrêterait d’abord toutes ses opérations, suivie par Israël après 12 heures.
Mardi matin, il a indiqué sur sa plateforme que “le cessez-le-feu est maintenant en vigueur. S’il vous plaît, ne le violez pas !”.
Cependant, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, s’est dépêché de répondre qu' »il n’y a pas d’accord » à ce stade, mais Téhéran “n’a pas l’intention” de continuer les frappes si Israël “met fin” à son agression.
Au petit matin de mardi, neuf personnes ont été tuées dans la province de Guilan, au nord de l’Iran, lors d’une frappe israélienne, selon l’agence Fars.
La télévision d’État iranienne a également rapporté qu’un scientifique nucléaire iranien avait été tué dans la frappe israélienne sur Guilan durant la nuit.
Pour sa part, le service de secours israélien “Magen David Adom” a signalé sur X la mort de trois personnes dans une attaque à la roquette iranienne à Beer-Sheva, dans le sud d’Israël, avant d’ajuster le bilan à quatre.
Deux autres personnes ont été blessées “légèrement”, tandis que 20 autres ont reçu des soins pour des blessures mineures.
Mardi, l’armée israélienne a déclaré dans un communiqué qu’après une évaluation de la situation, le commandement du front intérieur avait annoncé qu’il n’était plus nécessaire de rester proche des abris dans tout le pays.
Quelques heures après le premier message de Trump, et avant 3 heures du matin, heure de Greenwich, une série d’explosions a résonné à Téhéran, selon des journalistes de l’AFP, les plus fortes dans la capitale iranienne depuis le début de la guerre.
Le président américain avait appelé les deux parties lundi à trouver la “paix” après que l’Iran ait ciblé la base aérienne d’Al-Udeid au Qatar, qui est la plus grande base militaire américaine au Moyen-Orient, en réponse aux frappes américaines qui avaient ciblé samedi soir, heure de Washington, trois installations nucléaires en République islamique.
Trump a qualifié la réponse iranienne de “très faible” et a tenu à “remercier l’Iran” de l’avoir “prévenue” à temps pour éviter de perdre des vies et des blessés.
Le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien a déclaré que “en réponse à l’agression et au mouvement effronté des États-Unis contre les sites et installations nucléaires de l’Iran… les forces armées valeureuses de la République islamique d’Iran ont attaqué la base d’Al-Udeid au Qatar”, ajoutant que le nombre de roquettes “écrivait le même nombre de bombes utilisées par les États-Unis lors de l’attaque contre les installations nucléaires iraniennes”.
Le Corps des gardiens de la révolution a par ailleurs confirmé que la base avait été frappée par six roquettes, selon un communiqué rapporté par l’agence de presse iranienne “IRNA”.
Cependant, suite à l’attaque contre la base d’Al-Udeid, le Corps des gardiens de la révolution iranien a promis de faire en sorte que les États-Unis “regrettent” toute nouvelle attaque contre la République islamique.
Qatar a, de son côté, annoncé avoir intercepté les roquettes iraniennes, tout en signalant l’évacuation de la base militaire.
En Irak, des frappes par drone ont ciblé au petit matin de mardi des radars dans deux bases militaires près de Bagdad et dans le sud du pays, selon des responsables de la sécurité, sans qu’ils puissent identifier l’exécutant.
Trump a annoncé dimanche avoir infligé des “dommages graves” à un site d’enrichissement d’uranium à Fordow, au sud de Téhéran, ainsi qu’aux deux installations nucléaires d’Isfahan et de Natanz (centre).
Pour Ali Vaez, chercheur spécialiste des questions iraniennes à l’International Crisis Group, la réponse iranienne aux frappes américaines a été “calculée et informée de manière à ne pas causer de pertes américaines, permettant aux deux parties de sortir de la crise”.
Lundi, le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a déclaré que l’armée israélienne avait frappé “avec une force sans précédent des sites appartenant au régime et aux agences gouvernementales répressives au cœur de Téhéran”.
Il a confirmé que parmi les cibles figuraient “la prison d’Evin, le siège de la sécurité intérieure du Corps des gardiens de la révolution et le siège des Bassidjis”.
Le ministère de la Justice iranien a fait état de dommages dans certaines parties de la prison d’Evin, où sont détenus des prisonniers occidentaux et des opposants politiques.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré sur X que cette frappe “met en danger nos ressortissants… c’est inacceptable”, tout en précisant que les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus dans cette prison, n’avaient pas été blessés.
Israël a indiqué qu’elle avait mené des frappes “pour empêcher l’accès” à l’Installation sécurisée de Fordow, située en profondeur dans la montagne, au sud de Téhéran.
La guerre a fait plus de 400 morts et 3 056 blessés en Iran, dont la majorité sont des civils, selon des chiffres officiels. Les frappes de roquettes iraniennes ont tué 24 personnes en Israël, selon les autorités.
Israël a lancé son attaque contre l’Iran le 13 juin, frappant des centaines de sites militaires et des installations liées au programme nucléaire. Elle a tué des dirigeants militaires et des scientifiques nucléaires iraniens.
L’Iran nie chercher à fabriquer une arme atomique.
Pendant ce temps, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi, a insisté lundi sur le fait qu’il était impossible d’évaluer les dommages à ce stade.
Des experts estiment que des matériaux nucléaires ont été déplacés avant l’attaque en dehors des installations.
L’Iran enrichit l’uranium à 60 %, selon l’agence internationale. Pour fabriquer une arme atomique, elle a besoin d’uranium enrichi à 90 %. Un accord de 2015 avait limité l’enrichissement de l’Iran à 3,67 %.