Le ministre Tahraoui réussira-t-il à transformer ses promesses en une véritable réforme du système de santé ?
Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tehraoui, a lancé une vaste opération de purification du système de santé, ciblant notamment le manque criant en ressources humaines, l’absence injustifiée de cadres médicaux et infirmiers, ainsi que l’insouciance et le manque d’entretien et de propreté. À cela s’ajoute l’exode des médecins vers le secteur privé.
La récente visite du ministre à l’hôpital d’Agadir a clairement révélé que la situation n’est pas une exception locale, mais plutôt une image réduite d’une réalité nationale qui souffre de problèmes structurels accumulés au fil des décennies.
Les hôpitaux marocains se sont, en grande partie, transformés en véritables « dépôts de malades » au lieu d’être des institutions de soins et de bienveillance citoyenne, à une époque où le Roi du pays mise sur la réforme du secteur pour faire du droit à la santé un acquis tangible pour tous les Marocains.
Cependant, la question essentielle que se pose aujourd’hui la rue marocaine est la suivante : les visites répétées du ministre dans les établissements de santé conduiront-elles à une véritable réforme qui rompt avec la corruption, le népotisme et la mauvaise gestion, ou bien ce mal chroniquement enraciné dans le secteur de la santé continuera-t-il à faire échouer toutes les tentatives de réforme ?
La réponse se dessine dans un avenir proche, mais il est certain que le combat d’Amine Tehraoui ne sera pas facile. Il s’agit d’un affrontement ouvert entre une volonté politique forte de redonner au droit à la santé ses lettres de noblesse et un réseau d’intérêts profondément ancré désireux de maintenir le statu quo.
