Société

Le Yémane critique le rapport du Conseil de la concurrence et l’accuse de normaliser les prix exorbitants des carburants pour les Marocains.

Après avoir pris connaissance du dernier rapport du Conseil de la concurrence concernant la régulation du marché marocain des hydrocarbures, suite à l’amende transactionnelle imposée aux distributeurs en 2023, fondée sur la plainte officielle déposée par le Syndicat national des professionnels du transport routier, affilié à la Confédération démocratique du travail, depuis 2016.
Afin de contribuer au débat national et à la colère sociale croissante causée par l’augmentation des prix des hydrocarbures et la destruction du pouvoir d’achat des citoyens, nous souhaitons soumettre les observations suivantes :
1/ Le rapport est chargé de nombreuses données et thématiques, dont la compétence ne revient pas au Conseil de la concurrence, mais à diverses entités telles que les Douanes, l’Office des Changes et le ministère de la Transition énergétique… La collecte de données commerciales auprès des acteurs présente un risque de fuite et de partage des informations entre eux, ce qui est interdit par la loi et considéré comme une forme de collusion sur les prix.
2/ Le Conseil évite de mentionner le nom des neuf entreprises qui ont reconnu les griefs à leur encontre pour violation de la loi sur la concurrence et la liberté des prix, alors qu’il a révélé les noms d’autres entreprises n’ayant rien à voir avec ces griefs !
3/ L’absence ou l’oubli fondamental dans ces rapports est la réponse à la seule question : les entreprises condamnées continuent-elles leurs violations ou non ? Et en cas de poursuite des violations, qu’attend le Conseil pour passer à un durcissement des sanctions conformément à la loi ?
4/ Malgré les fluctuations des prix du pétrole et des produits raffinés avant et après la libéralisation, pourquoi le Conseil évite-t-il de comparer les prix avant et après cette libéralisation, et comment explique-t-il l’augmentation des marges bénéficiaires des acteurs, qui sont plus de deux fois supérieures, comme le montre les comptes de certaines entreprises cotées en bourse en 2016 et 2017 ?
5/ Pourquoi le Conseil refuse-t-il d’aborder les impacts négatifs de l’augmentation des prix des hydrocarbures sur le coût de production et le quotidien des Marocains, et pourquoi s’est-il rétracté par rapport à sa position précédente sur la nécessité pour le Maroc de disposer des clés de la raffinerie de pétrole ?
6/ Les Marocains attendent du Conseil, en tant qu’autorité délibérante et non consultative, qu’il joue le rôle d’une police économique et non celui de conseiller ou de moralisateur, habituant les Marocains à des prix d’hydrocarbures exorbitants.
7/ L’augmentation des prix des hydrocarbures est due à la décision de supprimer les subventions et de libéraliser les prix, et non au marché international ; la responsabilité première en incombe au Premier ministre, qui a le pouvoir d’annuler cette libéralisation des prix et de revenir à leur régulation.

Hassan Yamani, Secrétaire général du Syndicat national des hydrocarbures et du gaz et Président du Front national pour sauver la raffinerie marocaine de pétrole.

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