Nouveau décret au Maroc pour réduire les prix des médicaments et encourager la production locale

Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Ameen Tehrouwi, a déclaré, ce lundi devant la Chambre des représentants, que le ministère a atteint, en concertation avec les parties prenantes, une formule de compromis pour un nouveau décret qui, une fois approuvé, permettra une réduction significative des prix des médicaments et réalisera un équilibre entre la protection du consommateur et la stimulation de la production locale.
Tehrouwi a précisé, en réponse à une question centrale sur « la politique pharmaceutique », que le ministère a travaillé sur ce projet dans le cadre d’une approche participative large, comprenant plus de 30 réunions avec les acteurs concernés, notamment des fédérations industrielles, des organisations de pharmaciens et des caisses d’assurance. Il a souligné que ce nouveau modèle repose sur des principes innovants, parmi lesquels la réduction des délais de révision des prix, et une mise en œuvre progressive de la réforme pour garantir la stabilité, maintenir des prix bas pour les médicaments, et encourager la production locale.
Il a indiqué que le projet de ce décret est arrivé à sa phase finale et sera prochainement soumis à la procédure d’approbation au sein du Conseil des ministres, en ajoutant que l’approche adoptée dans cette réforme diffère radicalement des précédentes, tant sur le plan juridique, technique, économique que social.
Dans ce cadre, il a insisté sur le fait que le gouvernement a fait de la réforme du système de tarification des médicaments “un choix souverain et responsable, dépassant le cadre technique vers une dimension sociale et économique profonde, visant à renforcer le pouvoir d’achat des citoyens, à réaliser l’équité dans l’accès aux médicaments, et à stimuler l’investissement national dans ce secteur stratégique”.
D’autre part, le ministre a évoqué le projet de mise en place d’une plateforme logistique nationale unifiée pour approvisionner les établissements de santé publics en médicaments et en fournitures médicales, visant à répondre aux besoins des groupes de santé territoriaux, tout en réduisant le gaspillage causé par les ruptures de stocks ou l’expiration des médicaments, qui représente des pertes annuelles élevées dans un budget de 3,6 milliards de dirhams. Il a précisé que ce système sera activé de manière progressive au cours des 18 prochains mois.
Concernant le renforcement de la souveraineté vaccinale, Tehrouwi a signalé que des contrats d’approvisionnement ont été signés avec la société « Marbio » (Benslimane) concernant trois vaccins principaux : le vaccin contre les pneumocoques, le méningocoque et le vaccin hexavalent, avec plus d’un milliard de dirhams alloués pour garantir 5,4 millions de doses durant les années 2025 et 2026.
Il a ajouté qu’une commission scientifique spéciale a été créée pour mettre à jour le calendrier vaccinal national et approuver les vaccins fabriqués localement. Il a précisé que l’entreprise a déjà commencé la production et devrait fournir le système de santé avec les premières livraisons de vaccins avant la fin de l’année 2025.
Tehrouwi a souligné que ce projet “ne traite pas seulement des déséquilibres conjoncturels, mais établit un nouveau modèle national en matière pharmaceutique et vaccinale, basé sur la souveraineté, la transparence, la production locale et la distribution équitable, dans le cadre d’une vision stratégique plaçant la santé et la dignité des citoyens au cœur des priorités”.