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Questions de radicalisation et de terrorisme : le nombre de bénéficiaires du programme « Réconciliation » atteint 390 détenus.

Le secrétaire général de la Rabat des Savants, président du Centre de Réconciliation, Ahmed Abadi, a affirmé ce vendredi depuis la prison locale de Salé que le nombre de bénéficiaires du programme de réhabilitation « Réconciliation » a atteint 390 détenus condamnés pour des affaires de radicalisation et de terrorisme.

Abadi a précisé, dans une déclaration à la presse à l’occasion de la clôture de la 17e session du programme, que celui-ci a connu un grand succès, avec 26 détenus ayant bénéficié de cette session. Il a souligné que le programme couvre trois dimensions essentielles.

Il s’agit, selon Abadi, de la réconciliation avec soi-même sous la supervision d’experts en psychologie et en psychologie clinique, de la réconciliation avec la société, soutenue par des experts juridiques pour faire connaître la structure de la société, ses institutions et sa législation, et de la « réconciliation avec le texte religieux, qui constitue l’entrée vers les dérives de la radicalisation et du terrorisme ». Il a noté que ce dernier aspect est supervisé par des savants qualifiés afin de clarifier la compréhension générale sur laquelle repose la religion, car « le retour vers les savants est un rempart contre la plongée dans les abîmes de ces comportements dangereux ».

Pour sa part, Abdelwahid Jamali El Idrissi, coordinateur général de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, a mis en lumière, dans une déclaration similaire, les caractéristiques du programme de réhabilitation « Réconciliation », en soulignant son caractère unique en termes de public cible, de diversité des intervenants et d’approche adoptée.

Jamali El Idrissi a expliqué que « le terrorisme et la violence, qui menacent les valeurs protégées par la loi, sont généralement confrontés par une approche de sécurité stricte ». Il a ajouté que l’approche actuelle « avance main dans la main avec l’approche ferme, soit une approche douce, privilégiant le dialogue, le désengagement du discours violent, ainsi que la réconciliation avec soi-même et avec le texte religieux ».

De son côté, Hicham Malati, directeur des affaires criminelles, des grâce et de la surveillance criminelle au ministère de la Justice, a indiqué que le programme de réhabilitation « Réconciliation » représente « une étape d’élargissement des chances de libération et un point d’espoir dans la politique pénale ». Il a noté qu’il propose des perspectives dans le cadre des mesures incitatives pour offrir aux bénéficiaires l’opportunité de sortir et de s’intégrer dans la société.

Malati a ajouté que les conférences qui y sont animées portent également sur l’émancipation des bénéficiaires à travers des concepts relatifs au cadre juridique national et international concernant le crime terroriste, précisant que les rencontres ont été fructueuses et ont constitué une occasion d’échange d’idées et d’interactions avec les bénéficiaires.

Un des détenus, connu sous l’initiale « Y.G », qui a participé à la 17e session du programme « Réconciliation » et qui suit des études universitaires en droit, a confirmé avoir reçu des enseignements et bénéficié de formations englobant les aspects religieux, psychologiques et juridiques dans le cadre de ce programme visant à réinsérer cette catégorie dans la société de manière saine et efficace.

Il a souligné qu’il a acquis la conviction que « la bonne compréhension mène à une bonne application », affirmant qu’avant d’aborder les textes religieux, il est essentiel de posséder une culture générale et une immunité intellectuelle, ajoutant que cette immunité « ne peut être atteinte qu’en se référant aux véritables sources de connaissance religieuse et aux savants ».

Quant à un autre détenu, « M.B », titulaire de trois diplômes en « Fondements de la religion », « Histoire » et « Sociologie », il a évoqué l’impact profond du programme « Réconciliation » sur sa vie, en termes d’acquisition de connaissances dans plusieurs domaines qu’il ne maîtrisait pas auparavant, ce qui a enrichi sa compréhension et élargi ses horizons, notamment dans les domaines religieux et juridique.

La cérémonie de clôture de la 17e session du programme, à laquelle ont assisté notamment Mohamed Salah Tamak, directeur général de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion, ainsi que des représentants des partenaires institutionnels, des experts et des enseignants impliqués dans les sessions du programme de réhabilitation « Réconciliation », a présenté une vidéo résumant cette session et des témoignages de détenus participants. Elle a été enrichie par des performances artistiques et culturelles réalisées par les détenus, comprenant des morceaux de chant en l’honneur du Prophète et des morceaux de rap, et s’est conclue par la distribution de certificats de participation aux bénéficiaires.

Il est à noter que le Centre de Réconciliation a lancé cette année, en plus du programme « Réconciliation », plusieurs autres programmes dans le cadre de sa stratégie de lutte contre la radicalisation en milieu carcéral, tels qu’un programme de réhabilitation destiné aux jeunes détenus de moins de 20 ans condamnés pour des affaires de radicalisation et de terrorisme, qui a bénéficié à 19 détenus, ainsi qu’un programme de prévention de la radicalisation et du terrorisme en prison à travers l’éducation par les pairs, visant 22 000 détenus de droit commun.

Il comprend également un programme de conférences scientifiques qui a profité à 345 détenus condamnés pour des affaires de radicalisation et de terrorisme, ainsi qu’un programme de « Suivi » destiné aux diplômés du programme « Réconciliation » qui sont encore incarcérés, soit 79 détenus, à travers quatre axes : le suivi psychologique, la réhabilitation religieuse, le suivi socio-économique des détenus dont la peine approche de la fin, ainsi que la sensibilisation et l’éducation par le biais du théâtre.

Enfin, le centre a récemment lancé son site internet officiel, dans le but de renforcer la communication avec le grand public et de lui permettre d’accéder à diverses activités et programmes qu’il supervise ainsi qu’aux publications scientifiques afférentes à sa stratégie de lutte contre la radicalisation violente et le terrorisme.

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