Macron à Le Caire pour une visite axée sur la situation à Gaza

Le président français Emmanuel Macron a commencé une visite en Égypte qui s’étendra sur deux jours, lundi et mardi. Il mettra l’accent sur le soutien au plan arabe pour Gaza face à l’initiative de Donald Trump, et sur la réouverture des passages pour l’entrée des aides dans le territoire palestinien assiégé.

Macron est arrivé au Caire dimanche soir pour une visite officielle de 48 heures, qui inclut également la signature d’accords dans les secteurs de la santé, des transports, des énergies renouvelables et de l’éducation.

Un communiqué de l’Élysée a précisé que cette visite s’inscrit dans les efforts du président français pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, qualifiant la situation d’« urgente ».

Le président américain Donald Trump avait proposé un plan de reconstruction de Gaza avec des investissements américains pour transformer le territoire en une « Riviera du Moyen-Orient ». Ce plan comprend le redéploiement des habitants de Gaza vers des pays voisins comme l’Égypte et la Jordanie.

Les deux pays ont fermement rejeté cette proposition américaine et l’Égypte a élaboré un plan de reconstruction de Gaza sans déplacer les Palestiniens, tout en permettant un retour de l’Autorité palestinienne au pouvoir dans le territoire.

Les dirigeants arabes ont adopté ce plan lors d’un sommet au Caire le 4 mars.

Macron doit mener des pourparlers officiels avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi lundi matin, avant d’être rejoint par le roi de Jordanie, Abdallah II, pour un sommet tripartite consacré à l’évolution de la situation à Gaza, une démarche diplomatique qui témoigne du soutien de Paris envers les deux pays susceptibles d’être affectés par le plan de Trump. Ce dernier doit par ailleurs accueillir le Premier ministre israélien à la Maison Blanche.

Macron a annoncé le sommet tripartite sur son compte sur la plateforme « X », précisant qu’il se tenait « en réponse à la situation d’urgence à Gaza ».

Le palais royal jordanien a déclaré dimanche que le roi Abdallah II participerait à un sommet tripartite axé sur « les développements graves à Gaza ».

Mohamed Merai, directeur de l’Observatoire égyptien rattaché au Centre égyptien de la Pensée et des Études stratégiques, a déclaré à l’agence France Presse que l’Égypte « est un acteur clé dans tous les efforts politiques et diplomatiques régionaux et internationaux visant à réduire les tensions ou à parvenir à un cessez-le-feu total entre Israël et le Hamas ».

Merai a souligné que l’Égypte a affirmé son « rejet » du plan de Trump, qui « va à l’encontre des intérêts égyptiens », tandis que la France souligne également son « refus de la dépossession forcée » des Palestiniens et son soutien au plan arabe face à l’initiative de Trump, selon des proches de Macron.

Paris estime que le plan arabe nécessite quelques ajustements concernant la « gouvernance et la sécurité » à Gaza.

Selon le communiqué de la présidence française, Macron discutera avec son homologue égyptien et le roi jordanien des moyens de sortir de la crise politique « sur la base d’une solution à deux États » israélien et palestinien.

Macron doit co-diriger en juin prochain un sommet avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane pour discuter de cette question.

Des sources diplomatiques estiment que ce sommet pourrait constituer « l’opportunité » que la France attend pour reconnaître l’État palestinien.

Mardi, Macron se rendra à Al-Arich, au nord du Sinaï (est de l’Égypte), à 50 kilomètres du passage de Rafah reliant l’Égypte à Gaza. Al-Arich est considérée comme une base logistique pour collecter des aides destinées à Gaza via ce passage, bien qu’Israël ait interrompu l’entrée des aides dans le secteur depuis début mars.

De là, le président français réaffirmera la nécessité de revenir à un cessez-le-feu, de libérer tous les otages et d’assurer la sécurité des habitants de la région, tout en confirmant l’engagement de la France à poursuivre son aide humanitaire aux Gazaouis, selon le communiqué de l’Élysée.

À Al-Arich, dominant la Méditerranée, Macron rencontrera des membres d’organisations françaises et internationales non gouvernementales ainsi que du Croissant-Rouge égyptien. Il est également probable qu’il rencontre des Palestiniens.

Sur le plan des relations égypto-françaises, les deux présidents devraient signer plusieurs accords dans les domaines de l’éducation, des transports et des énergies renouvelables.

Au cours de sa visite, Macron assistera à une présentation concernant le nouveau campus de l’université française en Égypte, et visitera la nouvelle ligne de métro exploitée par la société RATP française.

Les accords qui seront signés, permettant de nouvelles investissements françaises en Égypte, ont été salués par les médias égyptiens.