Israël renforce ses forces militaires en préparation d’une offensive sur la ville de Gaza

Israël a intensifié, mardi, le déploiement de ses troupes alors que les réservistes commençaient à répondre aux ordres de mobilisation en préparation d’une offensive visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza, dans le nord de la bande de Gaza, après près de deux ans de guerre avec le mouvement Hamas.
Le service de défense civile a rapporté qu’au moins 45 personnes avaient été tuées dans différentes régions de la bande de Gaza depuis l’aube de mardi, alors qu’Israël intensifie depuis plusieurs jours ses frappes et opérations sur Gaza, les plus nombreuses à ce jour.
L’État hébreu continue d’appliquer le plan qu’il a approuvé pour contrôler la ville, malgré la montée des pressions internationales et internes l’exhortant à mettre fin à la guerre à Gaza, où les Nations unies ont déclaré la famine le mois dernier.
Les Nations unies estiment qu’environ un million de personnes résident dans le gouvernorat de Gaza, qui comprend la ville de Gaza et ses environs, bien que des milliers d’habitants aient quitté la ville dans le nord de la bande.
Alors que certains médias israéliens rapportaient que le processus de mobilisation de dizaines de milliers de réservistes avait commencé mardi de manière progressive, la chaîne « Kan 12 » a indiqué qu’une seconde vague d’ordres de mobilisation était attendue en novembre.
Le porte-parole militaire Avichai Adraee a déclaré mardi sur la plateforme X que l’armée procédait à des « préparatifs logistiques et opérationnels en vue d’élargir le champ des combats et de mobiliser largement les forces de réserve ».
Le ministre de la Défense, Yoav Galant, avait approuvé fin août le plan de l’armée pour attaquer la ville de Gaza et mobiliser environ 60 000 réservistes.
Selon un responsable militaire israélien, les forces qui dirigeront la prochaine phase des opérations à Gaza seront des troupes régulières et non des réservistes.
Le porte-parole du service de défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l’agence France Presse qu’il y avait eu « au moins 45 martyrs dans la bande de Gaza depuis le lever du jour à cause des frappes israéliennes ».
Parmi les victimes, 13 personnes ont été tuées par des frappes de l’armée israélienne sur le dernier étage d’un immeuble appartenant à la famille Al-Ashi, dans le quartier de Tel al-Hawa, au sud-ouest de la ville de Gaza.
Des images de l’agence France Presse après la frappe dans le quartier de Tel al-Hawa ont montré des destructions massives dans un appartement, où des travailleurs humanitaires et des habitants cherchaient des survivants parmi les débris, avant de retrouver le corps d’un enfant.
Sanaa Al-Dreamly, une habitante du quartier, a déclaré : « Nous dormions dans nos maisons en sécurité, nous nous sommes réveillés au son des frappes et de la destruction, pour découvrir que tous nos voisins étaient des martyrs ou blessés. »
Elle a ajouté : « Ils sont tous des corps sans vie, quel est le péché de ces enfants, que nous avons fait pour mériter tout cela ? »
Devant le complexe médical Chifa de la ville, des habitants faisaient leurs adieux aux victimes des frappes israéliennes, dont les corps remplissaient les réfrigérateurs mortuaires et les sols de la salle.
En réponse à la demande de France Presse de commenter l’incident, l’armée israélienne a demandé une précision sur le moment et les lieux des frappes, en déclarant qu’elle menait une enquête sur des rapports indiquant que quatre personnes avaient été tuées par ses tirs près d’un centre de distribution d’aide humanitaire.
France Presse ne peut pas vérifier de manière indépendante les informations de l’armée israélienne ou du service de défense civile palestinien en raison des restrictions imposées aux journalistes à Gaza et des difficultés d’accès aux lieux ciblés.
La guerre a éclaté suite à une attaque lancée par le mouvement Hamas contre l’État hébreu le 7 octobre 2023, faisant 1219 morts, principalement parmi les civils, selon un décompte de l’agence France Presse basé sur des données officielles israéliennes.
Parmi les 251 personnes prises en otage et transférées à Gaza lors de l’attaque, 47 restent dans la bande, et l’armée a déclaré que 25 d’entre elles ont perdu la vie.
Les frappes et opérations militaires israéliennes à Gaza ont fait au moins 63 633 morts, dont la majorité sont des civils, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé administré par le Hamas.
La semaine dernière, l’armée israélienne a déclaré la ville de Gaza « zone de combat dangereuse » et a affirmé que le départ de ses habitants était « inévitable ».
La Croix-Rouge internationale a jugé qu’une évacuation massive de la ville était « impossible » et que les plans d’évacuation « ne sont pas seulement impossibles à mettre en œuvre, mais également incompréhensibles ».
La très grande majorité des habitants de la bande de Gaza, qui compte plus de deux millions de personnes, a dû fuir au moins une fois au cours de la guerre.
La situation humanitaire catastrophique à Gaza a poussé des pays occidentaux, certains proches alliés d’Israël, à changer de ton après près de 23 mois de conflit.
Alors que les appels se multiplient pour mettre fin aux combats, plusieurs pays ont annoncé leur intention de reconnaître l’État de Palestine lors des réunions de la session de l’Assemblée générale des Nations unies prévue plus tard en septembre.
La Belgique s’est jointe à ces pays, avec l’annonce du ministre des Affaires étrangères, Maxim Privor, sur la plateforme X mardi, que son pays « reconnaîtra l’État de Palestine lors des réunions de l’Assemblée générale des Nations unies ! Et qu’il y aura des sanctions sévères contre le gouvernement israélien ».
Le ministre belge a ajouté : « Compte tenu de la tragédie humanitaire actuelle en Palestine, en particulier à Gaza, et face aux violences exercées par Israël en violation du droit international (…), la Belgique a été contrainte de prendre des décisions fermes pour augmenter la pression sur le gouvernement israélien et sur les terroristes du Hamas. »