Ghaloussi : Les mesures de Wahbi menacent la démocratie et protègent la corruption.

Mohammed Ghouloussi, président de l’Association marocaine de protection de l’argent public, a exprimé son inquiétude concernant la volonté du ministre de la Justice, Abdellatif Wahbi, de restreindre le rôle des associations dans la dénonciation de la corruption, qualifiant cela de « menace pour la démocratie participative et de protection des corruptibles ».
Il a souligné que ces mesures sont en contradiction avec la Constitution de 2011 qui garantit la participation des associations à la vie publique et à l’évaluation des politiques publiques.
Ghouloussi a également indiqué que ces démarches sapent le principe de séparation et d’équilibre des pouvoirs, transformant le parlement en « chambre d’enregistrement », au lieu d’être le représentant de la volonté de la nation.
Il a mis en garde contre le fait que ces politiques menacent la sécurité et la paix sociale, appelant au respect de la Constitution et des acquis du peuple marocain.
Le ministre de la Justice, Abdellatif Wahbi, avait émis, lors de la discussion du projet de code de procédure pénale devant la Commission de la justice et de la législation à la Chambre des représentants, de vives critiques à l’encontre de certaines associations de la société civile, les accusant d’adopter des « comportements contraires à la loi » en présentant des plaintes concernant le détournement et le vol de fonds publics.
Wahbi a expliqué que l’article 3 du projet de loi vise à limiter la dénonciation des crimes financiers aux institutions officielles, telles que la Cour des comptes, les inspections générales et les entités juridiques compétentes, afin de réduire ce qu’il qualifie de surcharge de plaintes auprès du parquet.
Il a également mentionné que de nombreuses plaintes déposées par des associations dans ce contexte en 2024 avaient soit été classées, soit n’avaient pas abouti à des résultats concluants.
Cette approche a suscité un débat parmi les députés, certains d’entre eux exprimant leur refus de restreindre le rôle des associations, affirmant que cela contredit la Constitution qui leur accorde le droit de participer à l’élaboration et à l’évaluation des politiques publiques.