L’Union Générale des Entreprises du Maroc met en garde contre les conséquences des modifications prévues du Code du travail.

Alors que le Groupement des entreprises du Maroc (CGEM) insiste sur la nécessité de moderniser le Code du travail pour l’adapter aux changements climatiques, économiques et technologiques, à condition que cette modernisation soit « équilibrée » pour assurer la protection sociale des travailleurs sans nuire à la capacité des entreprises d’innover et de créer des emplois, cette dernière exprime des craintes concernant les modifications attendues qu’elle considère comme susceptibles d’avoir des répercussions négatives sur l’environnement des affaires et leur compétitivité.
Selon des rapports médiatiques, les craintes des employeurs marocains se résument à cinq éléments que pourraient contenir les nouvelles modifications du Code, parmi lesquels des mesures strictes concernant la rupture des contrats de travail, l’augmentation des salaires et le coût des compensations sociales.
1. Renforcement de la rigidité des conditions d’emploi et de licenciement
Le Code du travail actuel (2003) est relativement plus flexible par rapport aux propositions nouvelles, et il est probable que les modifications à venir introduisent des dispositions qui compromettent la facilité de résiliation des contrats de travail et obligent les entreprises à adopter des procédures plus strictes et plus longues pour le licenciement, ce qui augmente les coûts d’exploitation et limite leur capacité à s’adapter aux fluctuations du marché.
2. Augmentation du coût de la main-d’œuvre
Les demandes liées à l’augmentation du salaire minimum ou au renforcement des contrôles sur les heures de travail et les congés sont motivées par l’aspect social des syndicats ; cependant, les employeurs craignent que le coût des indemnités et des cotisations sociales (sécurité sociale, couverture santé…) n’augmente de façon à dépasser la capacité des entreprises, en particulier des petites et moyennes, à supporter cette charge.
3. Absence de flexibilité et risques bureaucratiques
Le CGEM appelle à l’adoption d’« une loi équilibrée et flexible » qui permettrait aux entreprises de créer des emplois nouveaux plus facilement et leur donne la possibilité de réguler les relations de travail en fonction de leur réalité économique. Les modifications proposées visent, quant à elles, à renforcer les droits des travailleurs d’une manière qui pourrait consacrer une flexibilité inverse, contraignant l’employeur à des démarches administratives et judiciaires complexes.
4. Approfondissement de la précarité du marché du travail
Certains employeurs estiment que des conditions strictes les poussent à remplacer les contrats à durée indéterminée par des contrats temporaires ou « via des intermédiaires » afin d’éviter les risques légaux ; ce qui accroît la précarité de la relation professionnelle et affaiblit la stabilité de l’emploi, bien que l’objectif des modifications soit généralement de renforcer la protection sociale des travailleurs.
5. Impact sur la compétitivité internationale
Dans un contexte de mondialisation et de défis économiques, le CGEM craint que l’augmentation des coûts et la restriction de la capacité de manœuvre ne rendent difficile l’attraction des investissements étrangers et la préservation des capacités de production, ce qui pourrait nuire à la croissance et à l’emploi à moyen terme.