Santé

Entretien avec Lahbabi : Les pharmaciens prêts à intensifier la lutte pour sauver la pharmacie marocaine

Q : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à lancer cet appel massif à participer à la manifestation ?

R : Les raisons sont multiples, mais elles convergent toutes vers un même point : le blocage de la situation face à la manière dont le ministère de la Santé traite notre dossier. Le ministère recourt à une politique de procrastination concernant nos droits légitimes, tout en s’empressant d’émettre des décrets légaux avec une approche unilatérale, ignorant les propositions des pharmaciens.

Q : Quelles sont les principales revendications que vous portez à travers cette manifestation ?

R : Nos revendications sont claires, et les plus importantes sont :

  • L’organisation d’élections pour les conseils des ordres, suspendues depuis 2017, en vertu des décrets d’application de la loi 18-98.
  • L’arrêt des poursuites contre les pharmaciens en vertu du dahir de 1922, à remplacer par une législation moderne.
  • Mettre un terme à la vente illégale de médicaments.
  • Impliquer les pharmaciens dans la fixation des prix des médicaments, notamment ceux qui pèsent lourd sur le citoyen et sur les caisses d’assurance.
  • Établir un nouveau modèle économique pour les pharmacies, qui repose sur d’autres alternatives et pas seulement sur la marge des médicaments.

Q : Quelles sont les scénarios envisageables après cette manifestation ?

R : Tout dépendra de la réaction du ministère et de sa capacité à abandonner l’approche unilatérale. Nous en avons assez des réunions symboliques, et si la situation perdure, nous continuerons à porter des brassards noirs dans les pharmacies, toutes les options restent ouvertes, y compris l’escalade.

Q : Existe-t-il des divergences parmi les participants à la manifestation concernant les objectifs et les revendications ?

R : Au contraire, les pharmaciens participants viennent de diverses régions et appartenances syndicales, ainsi que de tranches d’âge différentes, mais ils partagent un objectif commun : sauver la pharmacie marocaine. Cependant, cet objectif ne pourra être atteint qu’avec une réelle volonté politique de la part du gouvernement pour réformer le secteur. Faute de cette volonté, le dossier pharmaceutique restera gelé et contribuera à la dégradation du système de santé national.

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