Santé

Le professeur Ridouane Rabi déclenche une controverse : Aucun médicament dérivé du cannabis n’a encore été autorisé au Maroc.

Le professeur Ridouane Rabi, président de l’Association marocaine consultative sur les usages du cannabis (AMCUC), a révélé une surprise de taille en faisant état du fait que le Maroc, bien qu’ayant légalisé et régulé l’utilisation du cannabis depuis quatre ans, n’a encore accordé aucune autorisation pour la commercialisation de médicaments dérivés.

Dans une interview vidéo accordée au site 360, Rabi a affirmé que le Maroc avait pris une bonne décision en légalisant et en organisant l’usage du cannabis, soulignant que ses bienfaits médicaux sont scientifiquement prouvés. Cependant, la réalité montre un retard considérable dans la production et la commercialisation des médicaments dérivés. À ce jour, seules quelques suppléments alimentaires ont été autorisés, sans qu’aucun médicament véritable destiné aux maladies chroniques ne soit disponible.

Le professeur a ajouté : « À ce jour, aucun médicament n’a été produit ou commercialisé. Il existe des suppléments alimentaires, mais il n’y a pas de fabrication claire ni de système de suivi pour les médicaments dérivés du cannabis, ce qui constitue un retard et un problème pour les patients atteints de cancer et d’épilepsie réfractaire. »

Il a également mentionné que le laboratoire Pharma5 avait obtenu une autorisation pour commercialiser un médicament générique, mais n’avait pas encore reçu l’autorisation d’importer les matières premières nécessaires à sa fabrication, notant que la résolution de ce dossier dépend du ministère de la Santé et de l’Agence nationale de régulation des activités liées au cannabis.

Rabi s’est dit surpris par cette impasse, déclarant : « Nous ne comprenons pas les raisons de ce retard, même les parties concernées ne comprennent pas. Nous devons penser aux citoyens ; il est urgent d’agir rapidement et de manière cohérente. »

Le président de l’AMCUC a précisé que de grands laboratoires tels que SOTHEMA et Pharma5 avaient montré un grand intérêt pour l’aspect médical lors de la première conférence de l’association, mais cela ne s’est pas traduit par la production de médicaments.

Il a révélé que des réunions scientifiques récentes sur l’épilepsie avaient lancé un appel à l’importation de ces médicaments et à leur mise sur le marché, sans obtenir de résultat significatif.

Par ailleurs, Rabi a souligné qu’en 2022, un programme appelé kif Takoune, parrainé par l’association AMCUC au sujet du cannabis médical, avait été lancé, incluant plus de 500 médecins et 200 pharmaciens, avec la signature d’accords avec la Fédération des pharmaciens du Maroc et des médecins généralistes, en plus d’échanges d’expertise avec d’autres pays.

Le professeur a salué le travail de l’agence nationale pour organiser les agriculteurs au sein de coopératives et établir un cadre légal, mais il a insisté sur le fait que l’absence d’accompagnement scientifique et de recherche constitue une lacune majeure dans ce parcours.

Rabi a conclu en affirmant la nécessité d’impliquer des experts en recherche et en médecine, et de soutenir les agriculteurs pour cultiver le cannabis dans des conditions optimales, soulignant que la plante médicinale exige des soins particuliers et une infrastructure adéquate pour garantir la qualité des produits thérapeutiques.

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