Régions

Des organisations de presse demandent l’intervention du Premier ministre pour retirer le projet de réorganisation du Conseil national de la presse.

Une coalition d’organisations syndicales et professionnelles du secteur de la presse et de l’édition au Maroc (la Syndicat national de la presse marocaine, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux, la Confédération marocaine des éditeurs de presse et de médias électroniques, l’Université nationale de la presse marocaine, et l’Université nationale de la presse, de la communication et des médias) a adressé une lettre ouverte au Premier ministre, exprimant leur « profond mécontentement » concernant la poursuite par le gouvernement de la procédure de réorganisation du Conseil national de la presse, en appelant à une intervention urgente pour retirer le projet du Conseil des conseillers.

Dans cette lettre, datée du 10 juillet 2025, il est mentionné que le gouvernement a soumis le projet au Conseil des conseillers malgré le « rejet quasi absolu » de toutes les organisations syndicales et professionnelles représentant les journalistes et les éditeurs, des organisations de défense des droits de l’homme, ainsi que de la majorité du spectre politique et syndical national.

Les organisations ont souligné que le projet est « contraire aux dispositions de la Constitution, en particulier les articles 25 et 28, et porte atteinte aux principes d’indépendance et de démocratie », considérant qu’il a été élaboré « sans véritable méthode d’inclusion » et n’a pas respecté le principe du dialogue et de la négociation avec les professionnels et leurs représentants légitimes.

Parmi les critiques formulées dans la lettre concernant le projet, on peut citer :

– L’absence de publication préalable sur le site de la Secrétariat général du gouvernement.
– L’adoption de deux modes contradictoires en matière de représentation au sein du conseil (élections pour les journalistes et nominations pour les éditeurs).
– Le choix d’un mode de scrutin individuel ouvert qui « ne garantit pas une représentativité équitable ».
– La promotion d’une approche régulatrice qui « affaiblit l’indépendance de l’exercice du journalisme et réduit sa liberté ».
– L’attribution de pouvoirs administratifs, exécutifs et disciplinaires à une instance de « grands éditeurs », en contradiction avec les engagements internationaux du Maroc.

Les organisations ont appelé le Premier ministre à « faire preuve de sagesse et à respecter les dispositions de la Constitution », et à intervenir pour mettre un terme au « projet de passage » qui repose sur la majorité numérique au Parlement « par pure obstination », selon les termes de la lettre.

La lettre exige également le retrait du projet du Conseil des conseillers et son renvoi vers une table de dialogue social sectorielle, afin de négocier et de parvenir à un consensus basé sur l’article 78 de la Constitution, en raison de sa nature économique, sociale et professionnelle.

Il convient de rappeler que le projet avait été approuvé précédemment par la Chambre des représentants, suscitant une large opposition de la part des principaux acteurs du secteur médiatique.

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